A l’invitation de la députée provinciale, Véronique Waroux, Corinne Van Oost, médecin, et Gabriel Ringlet, prêtre et écrivain, ont évoqué la fin de la vie et, plus particulièrement, l’euthanasie.

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Corinne Van Oost

Dans son ouvrage intitulé « Médecin catholique – Pourquoi je pratique l’euthanasie », Corinne Van Oost met en évidence et de manière tout à fait inséparable les soins palliatifs et la demande d’euthanasie.

Pour un médecin, la mort est souvent perçue comme un échec. Or, il s’agit au contraire d’accompagner la personne malade, souffrante jusqu’au bout. Et ce, dans toutes les dimensions de l’existence humaine : physique, psychique, relationnelle et spirituelle.

Loin du déni contemporain de la mort (où elle apparait trop souvent comme tabou), il s’agit au contraire d’introduire, de réintroduire la mort dans sa vie.

Souvent, le médecin entend de la bouche même du patient : « Je ne veux pas aller au bout de mon existence », « Ma vie n’a plus de sens, ce qui était important pour moi, je l’ai fait ». Suite à toutes ces interpellations, Corinne Van Oost, médecin catholique, a accepté de transgresser l’interdit de tuer quelqu’un et de pratiquer l’euthanasie.

Concrètement, deux types d’euthanasie se présentent : l’euthanasie par sédation (la personne s’endort progressivement, définitivement) ou l’euthanasie, plus brutale, où la personne décide de l’heure même de sa mort.

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Gabriel Ringlet

Le titre du dernier ouvrage de Gabriel Ringlet, « Vous me coucherez nu sur la terre nue », reprend le souhait de saint François d’Assise, à l’approche de la mort, de reposer « nu sur la terre ». Se dévêtir. Complètement. Epouser la terre et rejoindre le Ciel.

C’est précisément ce « dévêtement » ultime qui est l’objet même de la réflexion de l’ex-prorecteur de l’Université Catholique de Louvain. Philosophe et théologien éclairé, Gabriel Ringlet propose un regard neuf sur la fin de vie et son accompagnement. Il témoigne aussi de toute son expérience au sein d’un centre de soins palliatifs en Belgique où la loi autorise dans certains cas l’euthanasie. La première exigence éthique, souligne-t-il, est de pouvoir reconnaître qu’il y a des impasses. Et que de deux maux, parfois, il faut choisir le moindre, celui qui permet à la personne de mourir dans la dignité.

Pour Gabriel Ringlet, l’homme vit de rites et de rituels. Un rituel d’accompagnement du patient, des proches et de l’équipe soignante doit pouvoir donc aussi exister dans ces cas d’euthanasie.

Gabriel Ringlet reprend aussi la phrase de Rainer Maria Rilke : « Avec de l’ici, faire de l’au-delà ». En d’autres termes : ces terribles impasses de la fin de vie, il faut donc aussi pouvoir les célébrer.

Une conférence qui participe de cette volonté manifeste de combattre le déni contemporain de la mort.

Jld

Photos : Alexandre Valée

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