Du 20 au 22 octobre 2025, Mons a accueilli la 27ᵉ édition de l’International Conference on Bioencapsulation (BIC 2025). 

Organisée par le Bioencapsulation Research Group (BRG), en collaboration avec la Haute École Louvain en Hainaut (HELHa) et le CeREF (Centre de Recherche et de Formation), cette rencontre scientifique a réuni des chercheur·euses, enseignant·es, étudiant·es et représentant·es du monde industriel autour des avancées récentes en micro et bio-encapsulation. 

La bioencapsulation, un domaine qui touche le quotidien 

La bioencapsulation, c’est l’art d’enfermer une substance (cellule, enzyme, médicament, parfum, nutriment…) dans une microcapsule qui la protège et en contrôle la libération. 
Cette technologie trouve des applications dans de nombreux domaines : 

  • En santé, elle permet d’administrer des traitements plus ciblés et efficaces. 
  • En alimentation, elle améliore la conservation des arômes et des nutriments. 
  • En agriculture, elle favorise la libération progressive d’engrais ou de probiotiques. 
  • En cosmétique, elle prolonge l’action des principes actifs sur la peau. 

Derrière chaque capsule, des années de recherche et de développement : une démarche patiente, précise et passionnée à l’image du travail mené par les chercheur·euses du CeREF et de la HELHa, au service d’une innovation accessible et durable. 

 Une rencontre internationale autour de la recherche appliquée 

Pendant trois jours, les participant·es venu·es d’Europe (Allemagne, Italie, France, Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, Pologne, Luxembourg, Espagne, Slovénie, Turquie, Autriche, Portugal, Suisse, Danemark, Irlande), d’Asie (Inde et Corée du Sud) et des Amériques (Brésil, Chili, Colombie, Mexique, Canada, États-Unis) ont échangé sur les multiples applications de l’encapsulation dans des domaines variés : santé, alimentation, agriculture durable, cosmétique et environnement. 

« Nous avons des chercheur·euses qui travaillent aussi bien sur des capsules de parfums que sur des traitements contre le cancer. C’est fascinant de voir à quel point la recherche en encapsulation peut être transférée d’un domaine à l’autre. Chaque présentation nous inspire de nouvelles idées et de possibles collaborations », explique Marijana Dragosavac, ingénieure chimique à l’Université de Loughborough (Royaume-Uni). 

Le CeREF, moteur de la recherche appliquée à la HELHa 

La participation du CeREF à l’organisation et à la coordination de l’événement illustre son rôle clé dans la recherche appliquée menée au sein de la HELHa. 

Le centre favorise le lien entre formation, innovation et recherche, en soutenant des projets collaboratifs qui associent enseignant·es, chercheur·euses et partenaires extérieurs. Cette démarche s’inscrit pleinement dans la mission de la HELHa : offrir un enseignement ancré dans la réalité professionnelle, tout en contribuant activement à la valorisation scientifique et à la diffusion du savoir. 

Une aventure humaine et scientifique de longue date 

Le Bioencapsulation Research Group a vu le jour il y a plus de 35 ans grâce à Denis Poncelet, alors professeur à l’Université McGill au Canada. 

« À l’époque, plusieurs professeur·es travaillaient sur l’encapsulation sans se connaître. J’ai proposé que nous nous réunissions avec nos étudiant·es, et c’est ainsi qu’est née la première rencontre », se souvient-il. 

Depuis, le réseau a grandi et favorise les échanges entre chercheur·euses académiques et industriels, dans un esprit de coopération et de partage de connaissances. 

Une nouvelle gouvernance tournée vers la continuité 

L’édition 2025 de la conférence a également marqué une transition importante : Claire Gaiani, professeure à l’Université de Lorraine, a été désignée pour reprendre la présidence du BRG à partir de 2026. 

« Je suis ravie de poursuivre cette aventure. Le BRG, c’est avant tout une communauté humaine : des chercheur·euses expérimenté·es, des doctorant·es motivé·es et des partenaires industriels engagé·es. Nous voulons continuer à faire dialoguer ces univers et à développer de nouveaux projets européens », confie-t-elle. 

Elle salue également l’implication de Charlotte Saussez (CeREF, HELHa) et de Vesna Jerković, qui ont coorganisé avec enthousiasme la conférence à Mons :  « Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est le résultat d’un travail d’équipe. Tout le monde est heureux de ce que nous avons accompli ensemble. » 

Par ailleurs, la HELHa fait partie intégrante du bureau du BRG. Charlotte Saussez prendra notamment le poste de secrétaire dans les prochains mois. 

De la recherche à la pratique : la science en action 

La bioencapsulation ne se limite pas à la théorie : elle a des applications concrètes, comme l’ont démontré plusieurs intervenant·es issu·es du milieu industriel. 

Krzysztof Targowski, directeur commercial de Secoya Technologies, spin-off de l’Université libre de Bruxelles, en a donné un aperçu : 
« Nous avons développé une technologie basée sur la microfluidique, capable de générer des capsules millimétriques. Cela permet de protéger les molécules sensibles et d’adapter les formulations selon le produit visé. Nos procédés peuvent être utilisés aussi bien en laboratoire qu’à grande échelle. » 

De son côté, Thorsten Brandau, directeur général de l’entreprise Brace, a mis en avant le potentiel de la bioencapsulation pour des pratiques plus durables : 
« Nous observons un retour d’intérêt pour la bioencapsulation, notamment dans l’agriculture, avec des applications liées à la croissance des plantes et au traitement des sols. Ce domaine ouvre de réelles perspectives pour des méthodes de production plus responsables. » 

Une reconnaissance du travail scientifique 

Le second jour de la conférence a été marqué par la remise du Poncelet Innovation Prize, une distinction honorant les travaux innovants dans le domaine de la bioencapsulation. 

Cette année, le prix a été attribué à Thorsten Brandau pour ses contributions remarquées dans la conception de procédés de microencapsulation à haute précision. 
« Je suis très honoré de recevoir ce prix. Il reflète des années de recherche et de collaboration au sein de la communauté du BRG. C’est une reconnaissance non seulement de mon travail, mais aussi de notre effort collectif pour relier la science aux applications concrètes. » 

Au-delà du trophée, cette distinction souligne la valeur du travail scientifique et la passion de celles et ceux qui, jour après jour, repoussent les frontières de la recherche appliquée.  

La passion de chercher, l’art de transmettre 

Entre conférences plénières, tables rondes et échanges informels, le BIC 2025 a mis en lumière l’importance du dialogue scientifique international et de la curiosité intellectuelle. 
Pour les étudiant·es, ces rencontres constituent une opportunité unique d’apprendre au contact de chercheur·euses aux approches et parcours variés. 

Comme le souligne Denis Poncelet, être chercheur·euse, c’est avant tout contribuer à quelque chose de plus grand que soi. C’est partager, apprendre des autres et repousser ensemble les frontières du possible. 

Grâce à la HELHa et à son CeREF, la recherche appliquée en Belgique francophone continue de s’affirmer comme un levier d’innovation et de formation, au service d’une science ouverte, collaborative et humaine. 

  En savoir plus sur le CeREF : CeREF – Centre de Recherche Et de Formation continue de la HELHa