Les 1er et 2 octobre 2025, le campus de Mons a accueilli plus de 500 étudiant·e·s, enseignant·e·s de la HELHa et d’écoles primaires pour deux conférences axées sur la coopération et le coenseignement, deux compétences clés de la Réforme de la Formation Initiale des Enseignants (RFIE).
Sylvain Connac, expert en sciences de l’Éducation, et Philippe Tremblay, spécialiste du coenseignement, ont partagé leurs connaissances et expériences sur la coopération entre élèves et le coenseignement en école inclusive, offrant aux futur·e·s enseignant·e·s des pistes concrètes pour enrichir leurs pratiques pédagogiques.
Tout droit venu de l’Université Paul-Valéry à Montpellier, Sylvain Connac, enseignant-chercheur en sciences de l’Education, a abordé de manière interactive un thème central : la coopération entre les enfants à l’école. Il considère le travail collectif et l’entraide comme des leviers essentiels pour réduire les inégalités, développer des compétences sociales et apprendre à agir avec d’autres.
« La coopération en pédagogie, c’est lorsque les enseignant·e·s créent les conditions pour permettre aux élèves de travailler ensemble. C’est un travail d’apprentissage, ce n’est pas un travail de maçonnerie. »– Sylvain Connac
Selon Sylvain Connac, la coopération à l’école peut prendre plusieurs formes, telles que :
L’intervenant a toutefois souligné certaines dérives, notamment celles liées aux travaux de groupe.
« Beaucoup d’étudiant·e·s se plaignent des travaux de groupe car, plein de fois, ça donne lieu à des dissymétries : certain·e·s bossent plus que d’autres, certain·e·s se reposent complètement sur les autres. Cela est une dérive de la coopération. En tant que chercheurs·euses, ce que nous avons cherché à étudier, c’est de voir ce qui peut freiner la coopération, les dérives, et quelles sont les précautions qu’un·e enseignant·e peut introduire dans la présentation du travail coopératif, pour que les élèves ne tombent pas dans ces dérives. » – Sylvain Connac
Ce sujet a donc suscité une double lecture pour nos étudiant·e·s : eux·elles-mêmes confronté·e·s à la réalisation de travaux de groupe lors de leurs études, ils·elles devront aussi apprendre à encadrer le travail coopératif dans leur futur métier. La conférence leur a ainsi offert des repères concrets pour poser les bonnes balises et prévenir au mieux les difficultés de la coopération.
Lors de la deuxième conférence, c’était au tour de Philippe Tremblay, Professeur en Sciences de l’Education à l’Université de Laval (Québec) d’aborder les questions liées au coenseignement et à l’école inclusive.
Son intervention, rythmée par l’humour et l’énergie qui le caractérisent, a marqué les participant·e·s autant par sa clarté que par la richesse de son expertise.
Qu’entend-on par coenseignement ? Il s’agit d’une modalité pédagogique dans laquelle deux enseignant·e·s partagent la responsabilité d’un même groupe d’élèves. Cette pratique offre un soutien direct, à la fois aux enseignant·e·s et aux élèves, en répondant aux besoins de l’ensemble de la classe (qu’il s’agisse d’élèves en difficulté ou non).
Et l’école inclusive ? Il s’agit d’une école qui vise à accueillir tous·toutes les élèves, quelles que soient leurs différences ou leurs besoins particuliers, en adaptant l’organisation, les pratiques et les ressources éducatives.
Ce moment d’échanges a permis de mieux saisir l’importance de ces deux approches pédagogiques, ainsi que la faisabilité du coenseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles et les nombreux avantages qu’il présente.
D’ailleurs, cette pratique est déjà expérimentée dans nos locaux de l’Éducation à Mons, notamment grâce à la RFIE. Plus concrètement, certains cours sont assurés par deux enseignant·e·s de la HELHa simultanément, offrant à nos étudiant·e·s un exemple concret de coenseignement qu’ils seront amenés à reproduire lors de leurs futurs stages.
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