Le titre du poème¹ de notre barde wallon, Julos Beaucarne, incarne avec beaucoup de bonheur et d’empathie la philosophie non agressive et coopérante de mon interlocuteur : chargé de cours à l’ISIC, Laurent Docquier est aussi responsable de la locale du GRACQ, une association sans but lucratif qui réunit les Cyclistes Quotidiens et encourage le vélo comme moyen de déplacement. La Cellule montoise comprend quelque 70 membres.

La démarche du GRACQ s’inscrit dans le cadre de l’éducation permanente : son souci, en effet, est d’interpeller les pouvoirs publics, de revendiquer une législation fiscale qui soit favorable à l’utilisation du vélo, d’amender le Code de la Route, d’informer les cyclistes et tous les autres usagers sur leurs droits mais aussi leurs devoirs, enfin : d’offrir une expertise pertinente aux pouvoirs locaux, régionaux et fédéraux en matière, par exemple, d’aménagements. Vous trouverez tous les renseignements nécessaires sur : www.gracq.org.

Habité par sa passion  et ses convictions, Laurent Docquier nous le confie d’emblée : « Au travers des actions militantes, constructives, rassembleuses, nous souhaitons donner une image positive et sympathique du vélo. Indépendamment de tous les griefs que l’on pourrait éventuellement formuler, liés à la météorologie, par exemple, le vélo, très vite, peut devenir source de plaisir et de bien-être. Parce qu’il permet, entre autres, la maîtrise des temps de parcours. Quelles que soient les circonstances, vous connaîtrez en effet la durée de votre déplacement. Dans ce but, il s’agit de créer les meilleures conditions possibles pour que toute personne ait envie de saisir son vélo ».

Quatre conditions se dégagent : l’intermodalité, l’accessibilité, la sécurité et la simplicité. L’intermodalité, tout d’abord. Entendez par là toutes les combinaisons possibles et imaginables entre les différents moyens de transport (bus, train, tram, voiture, …) et le vélo. La sécurité est, elle aussi essentielle : des aménagements de carrefours, des pistes cyclables séparées lorsque la vitesse dépasse les 50 km/heure, des installations lorsque la vitesse ne peut excéder 30 km/heure sont indispensables. Sur un autre plan – mais qui relève aussi de la sphère de la sécurité -, il importe que le vélo soit parqué dans un endroit sûr, sécurisé (un endroit de passage favorise le contrôle social) et couvert. Un troisième critère : l’accessibilité (disposer d’aménagements ad-hoc le long du trajet emprunté, pouvoir parquer son vélo près de l’arrêt du bus ou, à destination, le parking à vélo doit être proche du lieu où l’on se rend). La simplicité, enfin : « le vélo est chic et pas cher », enchaîne Laurent Docquier. « Il est on ne peut plus démocratique. Il n’exige pas de permis et rapporte sur nombre de points comme la santé individuelle qui est donc aussi une question de santé publique. Enfin et finalement avant tout, il y a le plaisir de rouler à vélo …quotidiennement».

Bref, on l’aura compris : c’est une autre manière de vivre, c’est adopter un autre regard sur le monde.

Une piste cyclable qui rejoint le campus montois

Un projet – et non des moindres -, amorcé il y a plus de 10 ans maintenant, verra sa concrétisation le 19 septembre prochain à 16 h 30. Une piste cyclable (budget 400.000 €) reliera la Place de Flandre au campus montois de l’UCL-Mons et de la HELHa et sera inaugurée  – en grandes « pompes » ! – ce jour-là. Le « ruban » sera coupé devant le Waux-Hall ; puis, les cyclistes – que l’on souhaite les plus nombreux possibles – accompliront les quelque 2 km de piste cyclable sécurisée.

Concrètement : il vous est possible de garer votre voiture dans la cour intérieure de l’ISIC.  Deux possibilités s’offrent alors à vous : ou bien vous enfourchez le vélo que vous aviez pris avec votre véhicule à moteur ou bien vous saisissez un vélo mis gracieusement à votre disposition.

Les deux kilomètres accomplis, les cyclistes seront accueillis dans la salle de la K-Fêt (HELHa). Un PPT explicitera les tenants et les aboutissants de la démarche. L’accent sera mis sur la motivation inhérente pour réaliser ce type de projet, sur la qualité de la réalisation, sur le dynamisme et la volonté des différents partenaires.

Cette initiative est en effet le fruit d’une collaboration entre le GRACQ, le SPW mobilité (Vincent Platiaux, responsable des aménagements vélo pour le Hainaut ; Nadine Casagranda, responsable, pour le secteur montois, des routes régionales), l’UCL Mons et la HELHa.

Pour Laurent Docquier, la HELHa a accompli un travail remarquable et a investi durablement pour le vélo : « Plusieurs arguments peuvent être avancés qui témoignent de l’intérêt de notre Haute Ecole pour le vélo. Notre parking à vélo est situé à un endroit judicieux, à proximité immédiate des bâtiments. Il est couvert. Dans le bâtiment 1, deux douches ont été réalisées. Par ailleurs, responsable de la logistique sur le campus montois, Michel Saey a constitué un parc de vélos qu’il met chaque année à la disposition des étudiants. Il suffit, dans ce cas, d’acheter un excellent cadenas (idéalement en U et blindé) et de restituer le vélo – en bon état – au terme du cursus… Enfin, la HE octroie la somme de 0,22 euro par kilomètre parcouru à vélo aux membres du personnel qui effectuent la navette de manière régulière, c’est-à-dire plus de 10 fois par mois. Il s’agit là d’une démarche tout à fait appréciable… »

Quelles sont les particularités de la piste cyclable que vous allez inaugurer ? « L’aménagement est optimal, précise encore Laurent Docquier. Tout a été pensé. Des zones tantôt bidirectionnelles, tantôt à sens unique ; des trottoirs surélevés ; une chicane réalisée à la Rue Fariaux pour permettre aux véhicules de céder le passage aux vélos sans perturber la circulation sur l’Avenue Reine Astrid ; des range-vélos tout à fait fonctionnels ». Pour ces derniers, Laurent Docquier développe un argument essentiel : « Le range-vélo doit occuper la place du vélo. Le range-vélo du type pince-roue n’est pas du tout efficace : le vélo tombe, tord les roues, etc. Par contre, le modèle que nous préconisons – le modèle de « Gand », tout simplement parce qu’il a été mis au point à Gand – accepte tout type de vélo et permet un accrochage optimal du cadre et des roues ».

Afin de véhiculer une image positive et sympathique du vélo, afin de participer à une action de sensibilisation et d’engagement, que tous les adeptes de la petite Reine rejoignent le GRACQ le 19 septembre prochain à 16 h 30 dans la grande cour de l’ISIC !

1 Le poème de Julos Beaucarne :

“La révolution passera par le vélo, camarade
Ah, la bicyclette !
Elle te permet d’aller cinq fois plus vite que le piéton
Tu dépenses cinq fois moins d’énergie et tu vas cinq fois plus loin
En vérité, je te le dis, camarade, la révolution passera par le vélo »

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