Le « P’tit Déj’ du Social » : une matinée de réflexion autour de l’accompagnement professionnel
Entre cafés et croissants chauds s’est déroulé le « P’tit Déj’ du Social », un évènement organisé par le CeRSO de la HELHa pour lancer la réflexion autour des pratiques d’accompagnement d’aujourd’hui.
Près de 70 personnes, professionnel·le·s et étudiant·e·s, sont venues assister à la conférence de Maëla Paul, Docteure en Sciences de l’Éducation et spécialiste reconnue de l’accompagnement professionnel en France. Un vrai succès !
« La figure du passeur », un sujet au cœur de cette matinée
Cet évènement était l’occasion d’ouvrir un échange autour de la notion d’accompagnement, qu’il s’agisse d’éducation, de santé, de travail social, de formation ou encore d’entreprise.
Mais que signifie réellement le mot “accompagnement” ? Maëla Paul, qui étudie cette question depuis près de 30 ans, a proposé un exposé autour de la thématique : « La figure du passeur, quels enjeux pour un accompagnement professionnel ? ».
« La figure du passeur est, en quelque sorte, une image, une métaphore pour décrire une posture. Plus précisément, c’est l’une des postures nécessaires lorsqu’on doit accompagner quelqu’un. C’est dans ce cadre-là que la figure du passeur prend tout son sens. (…) « Accompagner » signifie être présent auprès de quelqu’un lorsqu’il doit accomplir un passage, avec l’idée que, la plupart du temps, franchir un passage représente une épreuve, un obstacle. L’image récurrente est celle d’un pont : on est sur une rive et l’on doit passer de l’autre côté. Le pont relie les deux berges mais, ce qu’on voit, c’est qu’en-dessous il y a un gouffre, une rivière et des risques. Et donc, c’est toute cette image, cette métaphore qui illustre la figure du passeur, et ce qu’accompagner veut dire. » – Maëla Paul
La « figure du passeur » incarne celui·celle qui aide et accompagne un individu à franchir un pont, à traverser un passage parfois incertain pour atteindre une nouvelle rive, une nouvelle situation.
Une posture, pas une prescription
Pour Maëla Paul, accompagner ne consiste pas à dire quoi faire, mais à soutenir l’autre dans sa capacité à agir. L’intervenante insiste sur le fait que la posture du passeur s’oppose à celle du prescripteur : il ne s’agit pas de diriger, mais d’aider l’individu à prendre conscience de ses ressources, à développer son pouvoir d’agir.
Cette approche s’inscrit dans la dynamique du DPA-PC (Développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités), une pratique issue du champ de l’intervention sociale.
« Le DPA-PC est une approche d’intervention sociale visant à renforcer la capacité des personnes ou des groupes à exercer une influence sur ce qui est important pour eux·elles. » – Maëla Paul
Un public particulièrement réceptif
Les participant·e·s à ce moment, essentiellement des assistant·e·s sociaux·ales, des intervenant·e·s psychosociaux·ales, des enseignant·e·s du domaine Social et d’étudiant·e·s, étaient particulièrement captivé·e·s.
Pour beaucoup, cette conférence a permis de nourrir leur réflexion sur la posture professionnelle, essentielle aussi bien dans les métiers du social que dans ceux de l’éducation, de l’orientation, du conseil, ainsi que beaucoup d’autres.
« La question de la posture est intéressante tant au niveau de la formation que de la pratique professionnelle. Je suis intervenant psychosocial dans le cadre de l’accompagnement des familles, mais je suis aussi accompagnateur et superviseur d’équipe. Et nous nous rendons compte que la posture est indispensable dans la manière dont on peut aller à la rencontre des familles, mais aussi des équipes dans le cadre organisationnel. C’est donc un thème qui vient réellement répondre aux attentes du quotidien. » – Tawfik, intervenant psychosocial.
Une référence dans le champ de l’accompagnement
« J’ai découvert Maëla Paul lorsque je rédigeais mon TFE dans le cadre de mon Bachelier d’Assistant·e Social·e, car je travaillais sur ce qui touchait à la posture. Et j’ai notamment découvert la posture du passeur qui a beaucoup été travaillée et explicitée par cette Docteure. » – Lenaïk, étudiante du Master en Transitions et Innovations Sociales (METIS)
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