La grande aventure bretonne débute un mercredi matin de bonne heure aux abords de Louvain-la-Neuve. Nous embarquons pour un trajet en car de douze heures en direction de Brest où maintes visites toutes plus intéressantes les unes que les autres nous attendent. Nous pouvons à ce titre remercier l’équipe de l’ITES pour nous avoir concocté ce programme d’exception et nous avoir suivis tout au long de celui-ci.

Après une petite soirée brise-glace le mercredi soir, nous nous réveillons frais et dispos pour entamer une matinée d’introduction au travail social en France ; avec tout ce que cela implique comme questions de centralisations ou, à l’inverse, de dilemmes départementaux ou régionaux. Un séminaire intéressant au cours duquel de nombreuses idées ont été échangées et qui a été animé par des comparaisons pertinentes et éclairantes à propos des modes de fonctionnement du travail social dans nos pays respectifs. Après une brève pause repas dans le centre de Brest, nous nous rendons dans un CCAS de la ville, les CCAS étant les équivalents des CPAS comme on peut s’y attendre ! Cette présentation a été source d’un grand enthousiasme parmi les élèves car les intervenants nous ont montré comment penser différemment, comment certaines initiatives originales peuvent indirectement ou directement mener à une amélioration du mode de vie des usagers. Je citerai en exemple la création de haltes garderies pour chiens, dans lesquelles les personnes itinérantes peuvent laisser leurs animaux de compagnies durant plusieurs heures ou jours de façon à pouvoir accéder à des services comme les soins de santé ou les restaurants sociaux. La dernière étape de la journée était une mairie de quartier où l’on nous a présenté de « l’urbanisme social » : un mode d’urbanisme auquel tout habitant peut participer s’il le désire, peu importe son niveau social. En outre, nous avons été aussi introduits à un travail comparable à la cohésion sociale à l’échelle d’un quartier.

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Après cette longue et fascinante journée, nous méritions quelques heures de repos bien mérités… Mais lorsque « La chenille » s’est fait entendre dans le car où nous venions de monter et que son rythme effréné réveillait en nous le démon de la danse, nous savions que nous n’allions pas saisir ce droit au repos ! Car oui, la Team Brest, ce sont des élèves impliqués dans leurs visites, mais fêtards quand le soleil se couche.

Après cette soirée mouvementée, il fallait bien que le réveil sonne tôt ou tard (certains auraient préféré tard mais ce fut tôt). Une douche et un petit déjeuner rapide à l’auberge qui nous hébergeait et nous voilà en route pour ce qui sera la visite préférée de nombreux étudiants. Nous avions deux choix, j’ai personnellement opté pour la présentation d’un centre de prévention spécialisée. Le premier grand sujet abordé était la place de ces centres vis-à-vis de la police et des autorités étatiques en général. Jusqu’où collaborer ? Comment savoir où se limite la liberté d’action ? Jusqu’où peut-on couvrir un jeune qui a enfreint la loi ? Le second grand sujet a été celui de la confiance avec les jeunes. Comment être ferme sans les perdre ? Comment leur faire comprendre leurs devoirs civiques ? Comment établir une relation professionnelle avec eux sans tomber dans l’affectif ?

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Ensuite, nous avons quitté Brest pour nous rendre à Quimper et visiter une entreprise de travail adapté (ESAT en France), en apprendre davantage sur le fonctionnement de celle-ci et sur le volet économique de ce type d’institutions qu’on oublie trop souvent. Pour finir, nous nous sommes rendus à Concarneau, charmante ville en bord de mer avec son vieux centre avancé dans la mer, encerclé de remparts qui en faisaient un port militaire imprenable.

Puis, la chenille est repartie une dernière fois et les Bretons ont pu constater, au cours d’une soirée d’anthologie, que la réputation nocturne du Belge n’est pas volée. Ce voyage était, de ce que nous avons vu, constitué de nombreux élèves qui avaient oublié de rendre leurs documents. C’était pourtant l’occasion de voir que les élèves distraits peuvent aussi être des personnes très éveillées au débat, intéressantes, impliquées et sociables, malgré ce qu’on pourrait penser d’eux de prime abord.

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Mehdi ARBIB (étudiant BAC3)