54 heures. 54 heures à cogiter, à raisonner, à spéculer et à concevoir. 54 heures de sueur et de vapeurs cérébrales.  54 heures à chercher à convaincre. 54 heures dont deux maigres nuits où les seules étoiles d’un sommeil léger  éclairent et embrasent déjà le pitch final. Mais 54 h, surtout, de rencontres, de passions et de partages.

Le Startup Weekend organisé par la Catégorie économique de la HELHa vient de se clôturer. Les slides ont été enregistrés, sauvegardés. Ainsi que les films vidéo. Tous les projecteurs sont éteints et les praticables du podium, démontés. Toutes les voix se sont tues. Mais dans le regard des 65 participants scintille plus que jamais, la flamme de l’entreprenariat. Car à peine remis de la tension du week-end, ils analysent la force et la faiblesse de leur projet, songent à l’affiner, le peaufiner et explorent déjà les argumentations les plus convaincantes.

Organisateur du Start Up week-end de Mons, Michel Duchateau nous en rappelle la philosophie générale : « Créés aux Etats-Unis, ces événements rassemblent des gens passionnés  qui tentent, en un laps de temps déterminé, de créer une entreprise. L’essentiel est que les personnes se rencontrent, évoquent leur projet, forment des équipes, créent de nouveaux produits ou de nouveaux services. Cette solidarité n’est pas uniquement locale ou régionale : ce qui est porteur également dans le concept, c’est que, dans le même temps, des Startup Weekend se déroulent dans le monde entier. Comme aujourd’hui, 21 octobre, à la fois à Oslo, à Gaza, à Denver, mais aussi au Portugal et en Italie…  Nous gravitons désormais autour des 650 rencontres ! ».

Dans les starting-blocks !

Vendredi soir, 65 participants ont rejoint le campus de la Haute Ecole Louvain en Hainaut, accueilli par Etienne Lhote, directeur de la Catégorie Economique. Sur ces 65 participants, 34 ont présenté un projet : « c’est exceptionnel, poursuit l’organisateur, Michel Duchateau, ce ratio 34/65 est vraiment impressionnant. Je crois même que c’est la première fois que la proportionnalité est aussi élevée !… ».

Après les pitchs (une minute pour convaincre !), l’ensemble des participants votent pour les meilleures idées. Huit projets ont été retenus pour ce week-end des 19-21 octobre :

BIZZBOX – Tableau de bord en ligne pour PME ;

RENOVACOACH – Programme de formations en bricolage ;

POWWUP – Console de jeu vidéo « holographique » pour table de salon, destiné aux trentenaires ;

AROUND THE TIME – Prise de rendez-vous ; visualisation des agendas de professionnels de la santé en ligne ;

JOBDATING – Site de mise en relation de chercheurs d’emploi et de recruteurs (speed dating online, chat) ;

MATHADOR – Site web d’exercices pour écoliers (sciences et math) ;

SOCIAL SITTERS – Site Internet de mise en relations de baby-sitters et parents (coordonnées et évaluations des baby-sitters) ;

CHRYSALID – Création d’objets de décoration à partir de matériaux de récupération ou détournés.

Pas une seconde à perdre !

La journée du samedi est consacrée à faire avancer le projet ; les participants sont aidés par des mentors (experts marketing, spécialistes de la création d’entreprise,financiers, technos…).

Enfin, le dimanche est la phase de finalisation mais, surtout, de présentation devant les membres du jury.

Au terme des « défenses » et du jeu de questions-réponses, c’est le projet « Social Sitters» qui a retenu toutes les attentions du jury. Il est vrai que nombre de parents sont souvent confrontés à des problèmes de garde de leurs enfants, a fortiori quand il n’y a pas de parents proches pour s’occuper des petites têtes blondes (ou autres). Le groupe, précise Michel Duchateau, a intégralement respecté les critères : validation des hypothèses sur le terrain, excellente méthodologie et gestion de leur projet, adéquation entre le problème envisagé et la solution proposée. La présentation était parfaite. Et le jeu des questions-réponses était optimal ! »

Pour  le coordinateur de l’événement, le Startup Weekend montois est vraiment d’un niveau exceptionnel et ce, pour plusieurs raisons : « au niveau de la qualité, qualité des idées, des projets, mais aussi des résultats. Les participants se rendent compte aussi que plus les projets sont réalistes, plus ils résonnent auprès des membres du jury mais aussi auprès du public présent. Nul doute qu’après le Startup Weekend, les créateurs se présenteront auprès d’un autre public afin de tenter de concrétiser et de commercialiser leurs idées… »

Directeur de la Catégorie Economique, Etienne Lhote rejoint tout à fait cette analyse : « Sans prétention, nous pouvons dire que le cru montois est d’excellente qualité, en présentant des projets très créatifs, très riches. J’ai été frappé, poursuit-il, par l’âge des participants. Ce Startup Weekend s’est adressé à des personnes plus âgées, d’aucuns avec un passé industriel. Leur inscription témoigne parfois d’une volonté de réorientation professionnelle, et toujours une volonté de se prendre en charge, d’être indépendant, d’être autonome, de créer et de rebondir ».

A la question de savoir si une pérennisation est envisageable et possible, Michel Duchateau répond avec enthousiasme : « C’est un OUI majuscule ! Durant tout le week-end, on a senti la présence et l’efficacité de toutes les personnes volontaires ! L’accueil était parfait ! »

Mais alors : si l’on fixait d’ores et déjà une date ?

Jean-Luc Dubart, 22 octobre 2012.

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